Patience, mère de vertu

Si le Tour de l’Isère a débuté plein d’entrain et d’énergie, il vit à présent une phase plus tranquille, au rythme d’une nature endormie par l’hiver.

Bien que l’envie de finir ce tour soit belle et bien présente, nous avons décidé de le boucler sans le bâcler ! Nous n’avons pas le temps que nous souhaitons accorder au projet, et à nous-même, pour continuer à vivre cette aventure dans la même dynamique. Comment rejoindre la frontière sans moyen motorisé, puis continuer la traversée un peu, puis revenir dans la vie quotidienne toujours sans voiture, en un week-end ?

Impensable !

Impensable pour soi, déjà. on ne peut pas courir et la semaine et le week-end sans devoir à un moment se reposer. Surtout en hiver, où un rythme de vie plus lent, plus aéré, est souhaitable, sinon nécessaire ! Impensable pour l’éthique aussi : peut-on réellement profiter pleinement de cet environnement naturel si magnifique en courant, pour être sûr de rentrer à l’heure ? Et que voudrait dire « réussir une traversée », si nous le faisons pour la médaille plutôt que pour le temps qu’on passe avec cette nature qui nous accueille, avec ceux qui nous accompagnent, avec nous-même ?

Toutefois, le Tour de l’Isère n’est pas complètement à l’arrêt. Derrière les rideaux s’affairent tout un petit monde, qui cherchent à garder vive la flamme de cette aventure au long cours ! L’hivers est là, et avec lui, à la fois de nouvelles contraintes, et de nouvelles opportunités. Nous essayons de continuer à vivre et à soutenir l’aventure de transitions en bas en vallée, comme avec cette initiative de monnaie locale autour du bassin grenoblois, le CAIRN.

Et pourquoi ne pas rajouter un sport à la liste que nous avons déjà dressée ? Le ski de randonnée est pour nous une des plus belles disciplines hivernales ! avec la cascade de glace et la conception des bonhommes de neige !

Cependant, c’est peut-être bien en hiver qu’on voit le mieux les signes de ce pourquoi nous agissons : Si les glaciers reculent, l’hiver aussi ! Comme nous le disions déjà en été, la montagne est un environnement indomptable, imprévisible, à la fois beau, et à la fois dangereux. C’est un environnement où l’Homme n’est pas le maître des lieux. Il ne le sera jamais. Et pourtant cet Homme-là a bien décidé qu’il en serait autrement… A grands coups de pylônes, de canons à neige et de subventions publiques, il croit pouvoir dompter cet univers, tout en gardant la beauté des lieux !

Alors le Tour de l’Isère portera aussi ses valeurs durant l’hivers :

  • Vivre local, encore et toujours, refusant l’attraction touristique ou les neiges de culture, préférant attendre, que de participer à une consommation maladive du sport.
  • Vivre l’Humain, en essayant, à travers nos engagements, de montrer un autre exemple, celui de s’écouter, d’écouter notre environnement, et de ne forcer personne ; Si la nature pouvait s’exprimer, dirait-elle qu’on la viole ?
  • Vivre mieux avec moins, et oui, car ce n’est pas parce qu’on a de grands domaines skiables, des stations blanches quand on le veut, que nous sommes plus heureux… Quand cesserons-nous à nous comporter en grands enfants, à vouloir tout tout de suite, et que ça saute ? Acceptons que nous ne pouvons pas tout avoir. Qu’il est MIEUX de ne pas tout avoir.

Nous porterons ce discours aux côtés de deux associations qui se mobilisent déjà chaque année pour préserver un espace naturel toujours moins naturel. Mountain Riders, et Protect Our Winter, qui viendront peut-être se joindre à l’aventure … !

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